Nina et Svletlana 

Nos voisines nous font le grand plaisir de venir dîner chez nous, au menu un rougail saucisse pour nous rappeler de la Réunion. 

Nina était professeur en dentisterie à l’Université de Mykolaiv en Ukraine, sur les bords de la Mer Noire. Son père est ukrainien et sa mère russe. A l’époque de l’ex Urss, les couples mixtes n’étaient pas rares. La partie est et Sud de l’Ukraine est toujours  russophone soit  plus de 40% de la population. 

Les parents de Nina vivent toujours en Ukraine et souffrent du conflit. Nina n’a jamais pensé qu’u jour son pays en arriverait là et elle souhaite nous dire à quel point rien n’est simple dans ce conflit fratricide. 

Depuis son immigration en Australie il y a plus de 15 ans, elle n’a jamais pu travailler faute d’avoir pu suivre le long et laborieux parcours de reconnaissance de ses qualifications.

Sa fille Svletlana est etudiante et comme tous les etudiants a aussi un petit boulot pour payer ses etudes, environ 40 000 dollars/an. 

Elle nous raconte son arrivée dans le quartier en tant qu immigrée ukrainienne à l age de 5 ans et l’arrivée récente de migrants de couleur, indiens, bengladais, sud coréens. 

La discussion porte aussi sur la façon d enseigner en France plus academique, scolaire, rigide. En Australie, l importance est mise sur le bien etre des eleves, la confiance en soi, la capacité à communiquer et a travailler en groupe et pratiquer un sport est très important. 

Svletlana a mis pour cette soiree chez nous  le tee shirt qu elle avait acheté lors d’un sejour en France etant adolescente! 

1 ere Birthday party pour Malo

Malo est invité pour la 1 ère fois à fêter un anniversaire, typiquement australien: famille, amis de la famille et de l’école sont conviés pour un repas (avec saucisses!) dans un des nombreux parc de Canberra. 

La maman a fait un magnifique gâteau représentant une petite nageuse plongeant dans une vague! Une vraie oeuvre d’art! 

Malo ne s’y est pas trompé et se place aux avant-postes! 

1 er match de footy féminin pour Edmée : Canberra contre Sydney au Manuka oval de Canberra

Edmée découvre le stade devant lequel elle passe tous les jours pour aller à l’école. 

En Australie, on appelle cela un ovale, en référence à la forme du terrain utilisé pour le footy et le cricket. 

Courte explication sur les règles du footy, véritable institution en Australie! 

Il y a quatre quart-temps de 20 minutes. Il faut marquer des points en bottant le ballon entre deux séries de quatre poteaux situés à chaque extrémité du terrain.

Le ballon est ovale mais il est légèrement plus petit et allongé qu’un ballon de rugby. Il est en cuir avec un laçage. Le ballon doit être frappé que ce soit avec la main ou avec le pied, autrement il s’agit d’une faute et le ballon est rendu à l’adversaire.

Deux équipes de 18 joueurs s’affrontent.

L’Australian Football League est la ligue professionnelle australienne, elle regroupe 18 équipes s’affrontant pendant l’hiver austral de mars à septembre. 

Encore Syndney contre Brisbane, cette fois-ci chez les hommes pour la grande finale. Un évènement incontournable pour les Australiens. 

Le match se passe à Melbourne, dans un stade de 100 000 personnes avec un immense show avant le match et une grande parade dans la ville. Cette année la chanteuse américaine Katy Perry est venue pour l’occasion.

Les Lions de Brisbane ont gagné 120 à 6O contre les Cygnes de Sydney.

Traditionnellement, les Australiens mangent des meat pies (tarte à la viande) ou des saucisses grillées en regardant le match. 

Alors on a fait pareil! 

Parliament House

Inauguré par la Reine Elisabeth en 1988, cet emblème de l’Australie est le lieu incontournable pour les touristes et les voyages scolaires des élèves australiens.

Les Australiens ont fait les choses en grand:

Bâtiment le plus coûteux de l’Hémisphère Sud,

-25 000 dalles de granite (46 kilomètres de long mises bout à bout)

-300 000 mètres-cubes de béton, 25 fois la quantité utilisée pour Opéras de Sydney

-4 700 pièces

La chambres des représentants (en vert pour rappeler les feuilles d’eucalyptus) et

le Sénat.

On y découvre entre autre le portrait de Nova Oam, 1 ère femme parlemantaire aborigène, élue en 2013.

et le Barunga Statement:

Peint lors du Festival sportif et culturel de Barunga en 1988, il représente l’aboutissement d’années d’engagement et de discussion entre les groupes aborigènes du Territoire du Nord et le gouvernement australien.

La déclaration combine le symbolisme aborigène du nord et du centre de l’Australie et une traduction de celui-ci en texte anglais, signalant ainsi la collaboration et la communication entre les cultures et les langues.

« Les peintures en pointillés de l’Australie centrale et les peintures hachurées du nord-est de la terre d’Arnhem montrent que les peuples aborigènes de différents pays, parlant différentes langues, peuvent s’unir dans la même lutte. » — Galarrwuy Yunupingu

Voici un extrait de ce texte fondateur :

Nous appelons le Commonwealth à adopter des lois prévoyant :

Une organisation nationale élue d’aborigènes et d’insulaires pour superviser les affaires des aborigènes et des insulaires ;
Un système national de droits fonciers ;
Un système de police et de justice qui reconnaît nos lois coutumières et nous libère de la discrimination et de toute activité susceptible de menacer notre identité ou notre sécurité, d’interférer avec notre liberté d’expression ou d’association, ou d’empêcher de toute autre manière notre pleine jouissance et notre exercice des droits de l’homme et des libertés fondamentales universellement reconnus.
Nous appelons le gouvernement australien à soutenir les Aborigènes dans l’élaboration d’une déclaration internationale de principes sur les droits des autochtones, menant à un pacte international.

Nous appelons le Parlement du Commonwealth à négocier avec nous un traité reconnaissant notre propriété antérieure, notre occupation continue et notre souveraineté et affirmant nos droits humains et notre liberté.

The reconciliation week

La Semaine nationale de la réconciliation a pour objectif de célébrer l’histoire et la culture aborigène en Australie et de favoriser les activités de réconciliation, depuis 1993.

La semaine débute le 27 mai : anniversaire du référendum de 1967 en Australie,

et se termine le 3 juin : anniversaire du jugement de la Haute Cour d’Australie sur l’affaire historique Mabo v Queensland de 1992, qui a reconnu le titre foncier autochtone en Australie pour la première fois.

Le référendum de 1967

Les électeurs australiens ont voté pour que le Parlement du Commonwealth autorise des lois spéciales pour les aborigènes d’Australie et que les aborigènes soient inclus dans les décomptes de la population ce qu’il n’était pas le cas jusqu’alors.

À partir de 1944, les aborigènes d’ Australie occidentale pouvaient demander à devenir citoyen australien s’ils adoptaient les “ modes et habitudes de vie civilisés » et acceptaient l’absence de relations avec d’autres aborigènes que leurs parents, frères et sœurs, enfants ou petits-enfants .

Leur citoyennenté pouvait leur être retirée à tout moment jusqu’en 1971.

L’affaire Mabo

Eddie Mabo est né sur ll’île Murray, une des îles du détroit de Torrès.

Il était jardinier de l’Université de Cook à Townsville . Lors d’une discussion avec des professeurs de l’Université, il réalise que les terres qu’il habite avec sa famille depuis des dizaines de générations ne leur appartiennent pas. Tout appartient à la Couronne Britannique.

Il fédère autour de lui habitants et avocats et ils saisissent la Haute Cour d’Australie pour que leur soit reconnu le droit de posséder les terres sur lesquelles leurs ancêtres avaient vécu. Après 10 ans de bataille juridique et politique, ils ont réussi à démonter le principe du terra nullius devant le tribunal.

Ce principe décrétait que l’Australie était inhabitée et n’appartenait donc à personne. Terra nullius est aujourd’hui utilisée comme expression pour expliquer comment l’Australie a été fondée ; pour justifier et légitimer la dépossession, la dispersion et le traitement inhumain des Aborigènes.

Malo et sa classe ont réalisé un serpent en s’inspirant de l’histoire “The Rainbow serpent dreamtime story”, tirée de la culture aborigène.

L’objectif était de découvrir la culture aborigène, la notion d’avoir une identité et d’être membre d’une famille et d’un groupe, de reconnaître les différences de tradition, de culture et de famille.

Une autre classe a réalisé un oiseau souvent vu dans la cour de récréation en utilisant la nature (morceau de bois, feuille…) pour faire le lien avec l’art aborigène.