Jours 16 & 17 – Lundi et Mardi 27 et 28 Juillet

Embarquement dès 6h30 du matin pour les 10heures30 de navigation à bord du Spirit of Tasmania qui nous ramène sur la « main land » ou « Australie continentale ». 

Cette fois l’animation est assuré par un pirate qui prend plaisir à parler français avec les 4 petits français à bord. 

Après une nuit reposante en dur à Geelong, nous avalons les 7heures 30 de route pour rejoindre Canberra. 

Pause déjeuner à Albury où 2 panneaux attirent notre attention. 

Le 1 er est un affichage de pictogramme des mots de conversation courants pour les enfants allophones ou avec des difficultés de communication, une initiative intéressante pour soutenir les enfants en difficté pour parler. 

Et l’autre panneau rappelle que l’usage de l’anti moustique est important dans cette ville où plusieurs cas d’encéphalite japonaise ont été diagnostiqués en 2022. Cette maladie  est apparue pour la 1 ère fois en Australie après les fortes innondations qui ont permis aux moustiques transmetteurs de la maladie de proliférer. 

Les enfants comme nous sommes heureux de ces vacances mais aussi bien contents de retrouver le confort de notre maison après 12 nuits en bivouac. La vie dans la nature en itinérance est belle mais aussi fatiguante, surtout pour les enfants qui ont hâte de ne plus avoir à monter/démonter leurs tentes, bien qu’ils soient fiers d’être toujours un peu plus autonomes en bivouac pour démarrer le feu ou préparer le repas!

Jour 15 – Dimanche 26 Juillet

3h30 de route pour rallier le Sud au Nord de la Tasmanie, en passant par Campbell town. 

Cette ancienne colonie pénitentiaire a souhaité marquer à la brique rouge l’histoire de ces condamnés. Chaque brique porte le nom du prisonnier, le bâteau et l’année d’arrivée et le motif de condamnation. 

Les motifs sont représentatifs de la misère dans laquelle vivait ces pauvres gens: 

Vol de moutons, de chaussures, de bois… 

Ensuite, la ville s’est développée grâce à lélevage de moutons qui perdure encore aujourd’hui. 

C’est avec des backpackers japonaises que nous terminons ce séjour en Tasmanie. 

A l’aller dans le même camping, c’était une bande de backpackers français qui séjournaient dans ce camping peu coûteux. Ils partaient tôt le matin pour faire la cueillette des fruits, activité important en Tasmanie. 

Jour 14 – Samedi 25 Janvier

Le marché de Salamanca du samedi matin est d’après les guides touristiques, un incontournable de Hobart. Plutôt décevant en tout cas pour la portion que nous avons vu.

Peu de produits locaux, un méli-mélo de breloques, de chinoiseries et de stand de produits « gastronomiques » type miel ou produits dérivés de la lavande. Rien d’original donc mais semble-t-il très attractif pour les nombreux touristes asiatiques. 

Les matches de hockey roller de la coupe d’Australie et de Nouvelle Zelande qui ont lieu juste à côté nous intéressent plus que les amandes enrobées d’algues à 30 dollars le kilo… 

Moins 15 degrés plus tard, au Mont Wellington,

nous admirons entre 2 bourasques d’un vent glacial, la ville de Hobart, traversée par la rivière Derwent qui se jète dans la Storm bay puis dans l’Océan Austral. 

Le belvédère juché à 1271m nous permet de faire quelques photos sans risquer de voir s’envoler nos téléphones. 

Au Legacy park, les enfants se donnent à coeur joie dans une aire de jeux toujours aussi bien conçue

avec cette fois, attenant au parc, un four à bois commun géré par la ville d’Hobart. 

Un cuisinier démarre le four tous les week ends à partir de 15h et tout le monde peut donner pizza, quiches, tourtes …à cuir et le tout gratuitement! 

Nous terminons la journée au Botanic Garden, où une guide d’un certain âge nous indique les endroit intéressants pour les enfants. 

Elle souhaite aussi nous rappeller que les Français étaient venus en Tasmanie dans une démarche scientifique et exploratoire, établissant des contacts pacifiques avec les Aborigènes tandis que les Britanniques étaient dans une logique d’expansion territoriale, rentrant rapidement en conflit avec les Aborigènes, en particulirr lors de la Black War (1820-1830) qui a décimé la population autochtone tasmanienne.

C’est dans une pièce reconsituant la météo et la flore vivant sur l’île Macquarie que nous réalisons la rudesse de la vie des scientifiques sur cette base: 6 degrés, 92 %d’humidité… autant dire qu’ en short et en claquettes on ne s’y attarde pas… 

Un peu plus loin, c’est la serre tropicale où nous retrouvons ananas, papayes, pitayas et fruits de la passion qui rappellent de bons souvenirs…

Puis c’est le retour au camp, entre chamallows grillés et visite aux chèvres, c’est le paradis des enfants! 

Jour 13 – Vendredi 24 Janvier

Après une fraiche nuit à 6 degrés, direction la baie des oppossums où nous admirons les rives de l’île Bruny et le canal d’Entrecastaux. 

L’île a été nommée ainsi en hommage à l’explorateur français Bruni d’Entrecastaux qui avait cartographié la zone en 1792.

Il avait aussi pour mission de retrouver les traces des 2 navires , l’Astrolabe et la Boussole, de l’expédition La Pérouse commandée par le roi Louis XVI. 

Ces 2 navires échouèrent mystérieusement sur un récif des îles Salomon avec à bord des naturalistes, astronomes, cartographes venus collecter des informations et étendre l’influence française. 

Nous ne verons ni le brise glace français l’Astrolabe, dont le port d’attache est Hobart en Eté ( en hiver il est à La Réunion), ni les voiliers de la Sydney-Hobart mais nous avons vu un gros bâteau de croisière. 

La croisière est une activité très populaire en Australie, que ce soit pour découvriri la Grande Barrière de corail que pour voyager vers les îles Salomon, les Fidji ou le Vanuatu. 

Jour 12 – Jeudi 23 Janvier

Le Tasmanian museum and Art Galery permet d’en savoir davantage sur la faune tasmanienne en particulier le tigre de Tasmanie, espèce de marsupial aujourd’hui disparu. 

Comme dans beaucoup de musées, il y a une galerie sur les aborigènes mais pour la 1 ère fois, nous découvrons un document officiel du musée qui reconnaît son rôle majeur jusqu’il y a peu, dans la volonté d’extinction de la culture aborigène. 

Extrait du document: 

« Il est amplement clair que le conseil d’administration du Tasmanian Museum and Art Galery n’a pas pleinement respecté les désirs de la communauté aborigène de Tasmanie d’activer, de s’engager et de

Trouver des moyens appropriés de rapatrier les restes de ses proches. Nous n’avons pas activé les demandes de la communauté, et les codes juridiques et la bureaucratie étaient trop souvent utilisés comme un bouclier et une excuse.

D’anciens objets culturels de valeur spirituelle et cérémonielle ont été enlevés sans consulter les Aborigènes de Tasmanie. Le retrait des pétroglyphes de Preminghana de la côte ouest dans les années 1960 est un exemple clé de telles pratiques.

Le musée et la galerie d’art de Tasmanie ont créé des expositions inappropriées concernant les Aborigènes de Tasmanie, et ont promulgué de fausses idées sur « l’extinction » ; c’est-à-dire qu’il n’y avait pas d’Aborigènes en Tasmanie après Trukanini (dernière personne considérée comme 100% aborigène de Tasmanie décédée en 1876).

Pendant une grande partie de son histoire, l’institution n’a pas reconnu ou respecté la connaissance profonde et continue des peuples autochtones de Tasmanie, et ne leur a pas demandé leur accord sur la conservation de leur matériel culturel.

Nous reconnaissons que toutes ces actions ont été préjudiciables à la Tasmanie, aux peuples autochtones et  à la communauté. Nous reconnaissons et ressentons la douleur que Nous avons causé.

En tant que musée dans la tradition européenne, nous avons également échangé les restes des ancêtres d’autres nations et les avons amenés dans ce pays. Nous reconnaissons l’insensibilité et le manque de respect dont font preuve ces pratiques envers les peuples autochtones de Tasmanie et les peuples d’autres cultures et terres.

Il est déchirant de considérer le traumatisme infligé aux Aborigènes par toutes ces pratiques, un traumatisme qui résonne à travers le temps et qui ne peut pas commencer à être Guéri sans reconnaissance complète.

Pour toutes ces actions et pour votre douleur, votre souffrance et votre traumatisme en cours, nous, le conseil d’administration du musée et de la galerie d’art de Tasmanie, sommes vraiment complètement désolés. Bien que les mots ne puissent jamais effacer les actions du passé, ils ont Une permanence et une puissance. Nous savons que nous avons causé le chagrin d’amour, et nous le reconnaissons honnêtement.

Nous comprenons que certains aborigènes de Tasmanie ne souhaitent peut-être pas accepter nos excuses. 

Et à l’entrée du musée, on peut lire ceci:

« Le musée et galerie d’art de Tasmanie rend hommage aux propriétaires originaux de la terre sur laquelle nous travaillons, le peuple Muwinina, qui n’a pas survécu à la colonisation britannique.

Nous reconnaissons que la communauté aborigène de Tasmanie sont les gardiens permanents de lutruwita (Tasmanie). »

Une partie du musée expose l’activité de recherche sur Antarctique.

L’Australie possède 40% de ce territoire et l’île Macquarie qui possède des bases scientifiques, tout comme les îles françaises des Kerguelen et les îles Crozet.

Jour 11 – Mercredi 22 Janvier

Après une journée et une nuit confortable à Triabuna dans une petite maison, direction Hobart pour continuer à découvrir un peu la Tasmanie, un territoire 2,5 fois plus grand que la Bretagne mais 7 fois moins peuplé. 

C’est dans une aire de jeux d’Hobart qu’Edmée souffle ses 7 bougies sur le populaire gâteau arc-en ciel d’anniversaire le « Rainbow cake ». 

Jours 9 & 10 – Lundi 20 et Mardi 21 Janvier

Après avoir eu la visite d’un bandicoot attiré par les miettes de notre repas d’hier soir, nous quittons ce beau lieu de bivouac en saluant les nombreux wallabies. En route pour l’embarcadère de Triabunna pour aller à Maria Island. 

Cette île après avoir été une colonie pénitentiaire britannique au XIX ème siècle est actuellement un parc national à la faune abondante: wallabies, wombats, echidnés, oies mais aussi diables de Tasmanie réintroduit pour préserver cette espèce en déclin. Falaises majestueuses, plages immaculées, cette île sans voiture est un lieu idéal pour les randos ou les escapades à vélo. 

Sans eau potable ni électricité, il faut anticiper un peu la logisitique. Les campeurs peuvent acheminer leur matériel grâce à de grands chariots. 

A peine arrivés, une maman wombat et son petit nous accueillent!

 Les bâtiments du pénitencier, classés au patrimoine mondial de l’Unesco, ont été réhabilités en dortoirs pour les touristes, avec une grande salle servant de réfectoire. 

Après la découverte de l’île par l’explorateur néerlandais Abel Tasman au XVII ème siècle, les Aborigènes qui y vivaient ont été décimés, victimes d’un génocide. 

Au XIXème, des prisonniers, condamnés pour vols, vagabondages ou révolte politique étaient envoyés ici depuis l’Angleterre ou l’Irlande.

Ils effectuaient des travaux forcés: 

-agriculture pour les colons de Tasmanie

-fabrication de chaux avec les coquillages 

-construction de bâtiments 

L’objectif de ces déportations était de réduire la surpopulation carcérale en Grande-Bretagne et de fournir Une main d’oeuvre gratuite à leur colonie en pleine expansion. 

Jour 8 – Dimanche 19 Janvier

Parc national de Freycinet

Au XIXème siècle, les navigateurs des deux grandes puissances coloniales, la France et l’Angleterre étaient en compétition pour recueillir le plus de connaissances scientifiques et d’informations stratégiques à travers le monde. 

En 1802, l’amiral Baudin, a dirigé une expédition scientifique française pour explorer les côtes sud de l’Australie.

Dans les navires Naturaliste et Géographe, les Français, par ordre de Napoléon, ont passé plusieurs semaines dans les régions du canal D’Entrecasteaux et du Derwent, et ont cartographié  la côte Est de l’Australie qui porte actuellement des noms français: Cap Faure, Cap Tourville, Cap Forestier… 

Le cartographe de Baudin, Freycinet, a exploré l’intérieur des terres depuis la baie de Marion et le naturaliste de l’expédition, François Peron, a décrit et classé plus de 2500 nouvelles espèces d’animaux et de plantes et a recueilli 100 000 spécimens.

Si l’on en croit les panneaux du centre de visiteur du Parc de Freycinet: 

L’histoire continue ainsi: 

« les Anglais ne tardèrent pas sous l’ordre du gourverneur King a planté l’Union Jack sous le nez des Français occupés à étudier les insectes… »

De l’autre côté de la presqu’île de Freycinet, la Wineglass bay, accessible uniquement à pied, était un lieu d’exploitation de la baleine. Au milieu du XIXème, après une chasse intensive, la baleine noire du Sud étant au bord de l’extinction, les baleiniers sont partis et aujourd’hui, c’est un fleuron du tourisme en Tasmanie. 

Après une baignade à Honey Moon beach, nous observons la vue depuis le phare de Freycinet. D’ici, il est possible de voir les voiliers de la course le plus connue d’Australie: 

la Sydney-Hobart – qui part de Sydney le 26 décembre de chaque année.

Environ 80 yachts participent, les maxi yachts couvrent les  1170 kms en 2 jours tandis que la plupart de la flotte prend 3 à 4 jours.

Jour 7 – Samedi 18 Janvier

Et les diables sont apparus! Certes dans un enclos mais tout de même très impressionnnants par leurs cris et leurs bagarres constantes! C’est au East Cost Nature World, un endroit où l’on peut voir tous les marsupiaux d’Australie mais aussi des oiseaux, serpents, lézards… 

Le diable de Tasmanie est un charognard, toujours en guerre contre ses congénères. Plus il a de cicatrices plus il est considéré comme respectable par ses pairs…c’est donc ces petites créatures mi porcelet-mi rat que nous avons vu se goinfrer et se hurler dessus autour d’une patte de kangourou, écoeurés par le craquement des os sous leurs puissantes mâchoires…affreux! 

Les kangourous sont à l’exact opposé, doux et curieux. 

C’est à l’aire de jeux de Bicheno puis sur la plage que les enfants s’amusent tout l’après-midi, entre grand soleil et vent frais, une météo qui rappelle la Bretagne. 

La petite supérette de Bicheno qui vend sur 5 rayons des produits importés de la « main land », c’est à dire d’Australie, 30% plus chers. 

Mais on y trouve des Chamallows… 

Entre 2 plongeons dans la mare, nous dégustons les chamallows grillés. 

Jour 6 – Vendredi 17 Janvier

En Tasmanie, de nombreuses fermes proposent de cenir cueillir soi-même ses fruits (pommes, poires, fruits rouges). Et c’est avec délice que nous déambulons dans les allées de framboisiers, de mûres et de myrtilles! Un régal! Le concept est d’en manger à volonté puis de remplir sa petite boîte pour moins de 10 dollars. 

Puis direction Bicheno, où nous découvrons notre lieu de camp pour les 3 prochains jours: un bois, une petite île au milieu d’une mare et un braséro et des animaux partout: wallabies, echidnés, possums et bandicoots, un petit marsupial de 40 cm avec un museau pointu que l’on avait encore jamais vu.